» And now, Ladies and Gentlemen, let me introduce you the man who crossed the world : Alex Thomson ! »
Bouille apaisée, corps réhydraté, quelques heures à peine après avoir bouclé la boucle. Dans un ample tee-shirt blanc, Alex Thomson gaulé comme un première ligne à l’ancienne. Peu de cou, douze kilos de muscles par trapèze, mais pas d’épaule. Un casse-tête façon Louisou Armary pour celui qui, en face, ne pourra jamais prendre appui dans les mêlées.
British il est,
British il restera, Alex n’a pas commencé son discours en solo. Dans sa main droite, une pinte lui tient compagnie. Malgré tous ses efforts et parce qu’il a des amis bien intentionnés, elle n’aura été que rarement vide ce mercredi soir-là.
Au sommet de cette volée de marches qui, en fin de soirée au Habana (sur le port de pêche des Sables, à trente mètres de l’hôtel d’Angleterre, note de moi), doit se révéler comme le pire des traquenards – à la montée comme à la descente -, le Gallois s’est campé et a parlé. Ah, ça, vous qui pensiez nous qui pensions que l’animal qui, quelques heures plus tôt, souriait radieux mais saluait la foule façon Queen Mum, limite le sac sur les genoux et la broche à la veste de quart (genre camée coquille et tout), donnait dans le
timide, vous aviez nous avions tout faux ! Alex est le fils caché de Robbie Williams et de Paul Gascoigne. D’ailleurs, c’est sa vraie nature, le show.
Au début, on n’était pas sûr de comprendre ce qu’il y avait à comprendre. Puis Véro-Jane of Arc (son attachée de presse française qui touche en anglais) nous a aidés. Oui, oui, Alex parlait bien de ces sacs qu’on pose sur un seau puis qu’on ferme puis qu’on envoie à la baille parce
que le contenant et le contenu sont biodégradables…
Mais, quand tu fermes le sac, il a tendance à flotter pendant deux mois. Modeste et ne tenant pas à ce que ses prestations quotidiennes s’offrent une trajectoire de vie sans lui, Alex avait choisi de ne pas fermer ces sacs. Son team, pourtant, l’avait prévenu des dangers que cela représentait. Pendant plusieurs jours, Alex a donc envoyé ses chefs d’oeuvre intestinaux par-dessus bord sans plus de précaution. Techniquement, le geste semblait abouti, jusqu’à ce qu’un air malicieux détourne la course du sac à travers vents, direction la grand-voile. On tient peut-être là la cause de son arrivée sous seul gennaker.
S’il a fini par le fermer (le sac), Alex nous avait, dans ces heures où la décence s’impose, raconté pourquoi il l’avait ouverte (sa bouche) et avait posé réclamation contre ces brigands qui avaient mal coupé le rail de séparation du trafic de Cap Finisterre. Voici comment, selon lui, cela s’était passé. J’ai des preuves, un enregistrement audio de grande qualité que je tiens à votre disposition comme une preuve. Si vous voulez l’écouter, permettez-moi de couper d’abord mes questions en anglais. D’un pur point de vue grammatical, c’était honteux.
En substance, Alex a expliqué que, lors du briefing d’avant course, l’orga avait copieusement insisté sur les règles de traversée du rail. « Ils nous ont même donné un plan grand comme ça ! » Et il a montré, avec ses bras, quelque chose à peu près aussi grand que la sardine du port de Marseille (qui, soit dit en passant, était un bateau effectivement beaucoup trop grand pour virer dans le vieux port). Si, ça, c’est pas une preuve, hein ! Le voilà, à traverser le rail en compagnie de quelques autres légalistes et, sur l’AIS, dis-moi pas que c’est pas vrai ! Il voit d’autres coureurs biaiser avec astuce.
Un petit mail à la direction de course :
– » Vous voyez ce que je vois ? «
– » Bah oui, t’es gentil, on est passé chez Krys avant le départ «
– » Et vous comptez faire quoi ? »
– » Bah c’est pas ton problème, ce qu’on fait, on est grand maintenant. Et toi, tu veux porter réclamation ? »
– » Bah oui «
– « …. Bah d’accord. Fais
péter et on avise »
Bref, dans le respect des procédures de réclamation, c’était mieux si un concurrent s’y collait.
Bref, si tout ceci est vrai (on sait pas, on fait que répéter ce qu’il a dit), p’t’être ben que c’est pas Alex qui a le plus abusé…
4 février 2013 at 12 h 58 min
Marrant comme ce qui s’applique à Bagdad, ne s’applique pas à La Havane :))
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4 février 2013 at 14 h 45 min
Oh, dis ! Je n’ai pas ouvert les dossiers, Jane 🙂
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4 février 2013 at 20 h 26 min
Tu ne les a pas TOUS ouverts !!
Après est ce que la traduction est fidèle à l’original ou bien un tant soit peut romancée…on peut se poser la question…Jeanne passait pour avoir de l’esprit 😉
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4 février 2013 at 13 h 58 min
Et oui, Alex à demandé à la direction de course des explications sur la traversé du rail car ses concurrents n’avaient pas fait comme lui.
Ensuite la direction de course a porté réclamation mais avait besoin d’un skipper pour l’aider (ils ne sont pas assez grand, faut leur tenir la main) ce qu’Alex à fait.
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4 février 2013 at 14 h 44 min
Vous êtes sévère… Le boulot de la direction de course n’aura pas été facile durant ce Vendée Globe, vraiment.
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4 février 2013 at 15 h 06 min
Certes leur travail n’a pas toujours été facile mais déclarer que c’est Alex Thomson qui a porté réclamation alors qu’a la base il demandait juste une clarification, c’est pas très correct.
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4 février 2013 at 15 h 42 min
dans les faits c’est lui qui l’a fait. Et il était dans son droit.
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4 février 2013 at 20 h 51 min
C’est le « HAVANA » avec un V comme visky, et non pas le habana
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5 février 2013 at 14 h 56 min
Je vais corriger ! En en sortant, je n’étais pas très Brillant (Habana).
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5 février 2013 at 16 h 05 min
Il se dit que le major et le plumitif ont fait un concours d’inchs et de centimètres, pour savoir lequel des deux irait le plus loin debout, mais j’y étais pas, c’est juste qu’on m’a dit.
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4 février 2013 at 20 h 53 min
Je comprends mieux pourquoi le Alex est vite reparti avant l’arrivée de notre Jean à nous 🙂
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